Pourtant, les Réunionnais n’ont jamais renoncé à leur culture du café. Si les grandes plantations ont cédé la place, des caféiers disséminés sur l’ensemble de l’île ont continué de pousser. Mais un véritable renouveau a lieu dans les années 2000. C’est une espèce endémique, appelée le café Bourbon pointu, issue d’une mutation naturelle d’une variété d’Arabica, qui va permettre à la Réunion de renouer avec son passé. Prisé pour son faible taux de caféine et sa délicatesse, ce caféier ancien – qu’on appelle le Coffea arabica laurina – est relancé il y a une douzaine d’années par quelques amateurs passionnés. Grâce à des plants retrouvés ici et là dans les jardins, la production de Bourbon pointu revient sur le devant de la scène mondiale. Son arôme unique, au corps léger et à la palette aromatique complexe alliant les notes acidulées de fruits rouges et de cacao, en fait aujourd’hui l’un des crus les plus prisés au monde. Les Japonais et Coréens en raffolent et plusieurs grands chefs l’ont intégré à leur carte. Spécimen indigène et sauvage, ce café devenu haut de gamme, dont les cerises légèrement pointues sont cueillies et décortiquées à la main, se négocie désormais à plusieurs centaines d’euros le kilo.