L’or noir des Colombiens
La Colombie et le café : c’est une histoire d’amour très ancienne ! On évoque pour la première fois le café dès la fin du XVIIIème siècle, près des reliefs de la Cordillère des Andes, mais sa production à grande échelle débute à la fin du XIXème siècle. Depuis lors, la caféiculture est l’une des activités économiques les plus importantes du pays. Après le pétrole et le charbon, le café est le 3ème produit le plus exporté par la Colombie avec plus de 12 millions de sacs de nos chers grains envoyés vers d’autres continents.
D’ailleurs le « Café de Colombia » est la première indication géographique protégée (IGP) non européenne enregistrée dans l'Union européenne en 2007. Label européen, l'IGP désigne des produits dont la qualité ou la réputation est liée au lieu de production, de transformation ou d'élaboration, mais dont les ingrédients ne proviennent pas nécessairement de cette aire géographique.
C’est dans une zone appelée Eje Cafetero « le triangle du café », qui s’étend sur les départements de Caldas, Risaralda et Quindio, que les colombiens produisent l’un des meilleurs cafés au monde. Grâce à un climat très clément et stable, à une végétation et un sol particulièrement riches, la forêt tropicale andine offre les conditions idéales à la production exclusive d’un Arabica d’exception, suave et délicat. Pour attester de cette passion qui lie les colombiens à leur café, l’Unesco intègre le « paysage culturel du café en Colombie » au patrimoine mondial en 2011.
Le café colombien ? Un tinto sinon rien !
De Bogotá, de Calì ou Medellin, le café se déguste toute la journée. Mais dans les rues colombiennes, ce n'est pas un Arabica que vous allez siroter. Non, c’est la pasilla que boivent les Colombiens. La pasilla, c'est un type de café réalisé à partir de cerises de moindre qualité, dont les grains ne seront pas exportés.
Comment la prépare-t-on, cette pasilla ? On en fait un café très très allongé (plus allongé encore qu'un Americano !) et très sucré. Cette boisson s'appelle le tinto (cela veut dire "foncé"). Le tinto se boit en quelques gorgées à peine, dans un verre en plastique pas plus gros qu’un dé à coudre et se déguste du matin au soir. C’est un café culturel, de partage, de bavardages bien plus que n’importe quelle autre boisson dans le pays.
Vous voulez préparer votre propre tinto maison ? C’est très simple !
Il vous suffit de faire bouillir de l’eau puis d’ajouter un peu de sucre de canne (ou de la panela colombienne) selon votre goût. Versez ensuite une cuillère à café pleine (pour une tasse) de votre café moulu habituel et faites chauffer, puis, filtrez en versant dans votre tasse.
Evidemment, vous n’êtes pas obligé d’utiliser de la pasilla :) Vous pouvez tout à fait opter pour votre café préféré pour savourer votre tinto, comme à Bogotá !